L'ambroisie à feuilles d'armoise
Présentation
L’ ambroisie à feuilles d’armoise, Ambrosia artemisiifolia, est originaire d’Amérique du Nord. Son pollen, responsable de nombreuses allergies, pose un grand problème de santé publique. Depuis une vingtaine d’années, son expansion s’est accélérée. Elle est aujourd’hui considérée comme une plante invasive. En Bretagne, sa présence a été signalée dans les quatre départements et il est important d’éviter sa propagation.
Les espèces d’ambroisie les plus recensées et les plus nocives en métropole sont : Ambrosia artemisiifolia (Ambroisie à feuilles d’armoise), Ambrosia trifida (Ambroisie trifide) et Ambroisia psilostachya, synonyme de A.coronopifolia, (Ambroisie à épis lisse).
Les lots de graines pour oiseaux sont aussi régulièrement contaminés par de l’ambroisie. Les allergies provoquées commencent en général à la mi-août et peuvent se prolonger jusqu’en octobre. Il suffit de 5 grains de pollen par mètre cube d’air pour que les symptômes apparaissent : pathologies respiratoires (rhinites, trachéites), conjonctivites et parfois urticaires. Ils sont d’autant plus prononcés que le taux de pollen dans l’air est élevé. Or, une plante peut produire plusieurs millions de grains de pollen. Dans 50% des cas, l’allergie à l’ambroisie provoquerait des crises d’asthme.
Reconnaissance
Les confusions possibles
Ambroisie à feuilles d’armoise
Feuilles divisées, du même
vert sur les deux faces,
peu ou pas d’odeur
Armoise commune
Face inférieure de la feuille couleur gris
argenté, odeur marquée
quand on la froisse
Amoise annuelle
Feuille plus finement
découpée, odeur forte
quand on la froisse
Tige
• La tige est-elle ronde ?
• La tige est-elle poilue ?
• La tige est-elle pleine (non creuse) ?
Feuille
• La couleur de la face supérieure est-elle similaire à celle de la face inférieure ?
• La nervure médiane est-elle plus claire ?
• La feuille est-elle divisée en plusieurs lobes, et les lobes eux-mêmes souvent divisés presque jusqu’à la nervure médiane ?
• L’extrémité des lobes a-t-elle une fine pointe ?
Fleur
• Y-a-t-il de petites fleurs vertes en forme de cloche réunies en grappes au sommet de la plante et sur les rameaux supérieurs ?
• Y-a-t-il des taches claires ou de la poussière de pollen jaune sur les fleurs ?
• Y-a-t-il d’autres petits organes de type floral à l’aisselle des feuilles supérieures ?
Si vous répondez « oui » à au moins deux questions concernant la fleur et à toutes les questions concernant la tige et les feuilles, la plante est probablement l’ambroisie.
Cycle de développement de l’Ambroisie
L’ambroisie appartient à la famille des Astéracées, la même famille que la pâquerette, la marguerite, le chardon. C’est une plante annuelle qui ne résiste pas au gel. Elle germe de la fin mars à début avril pour atteindre une hauteur finale de 30 centimètres à 2 mètres au mois d’août et produire plus de 3000 graines par plante à l’automne.
D’un point de vue morphologique, l’ambroisie a un port buissonnant et possède une racine principale pivotante. Les fleurs mâles apparaissant en juillet sont nombreuses, verdâtres, en forme de coupelles renversées.
Méthodes de lutte
Pour éviter la production de pollen et limiter la reproduction de l’ambroisie, les plants doivent être systématiquement détruits, en priorité avant la floraison qui démarre fin juillet.
• En milieu agricole
L’ambroisie pouvant s’avérer très concurrentielle, il faut veiller à l’éliminer dans les cultures, les jachères et les bords de champ. Le choix des rotations et une attention particulière au nettoyage du matériel de récolte permettent d’éviter de nouvelles contaminations.
Plusieurs types de lutte existent pour les parcelles déjà infestées :
- La lutte mécanique : des faux-semis et des déchaumages superficiels réalisés le plus tôt possible après la récolte des cultures d’hiver réduiront le stock grainier. En post-levée, si les conditions le permettent, il est possible d’intervenir efficacement grâce à une bineuse, une herse étrille ou une houe rotative.
- Le désherbage mixte : cette technique permet d’associer un traitement herbicide localisé sur le rang et un travail mécanique dans l’inter-rang, ces opérations pouvant se faire simultanément ou de façon séparée.
- La lutte chimique : il existe des herbicides non persistants utilisables en interculture qui détruiront les plants d’ambroisie. Après le semis, les spécialités diffèrent selon le type de culture. De nouveaux produits sélectifs ont été homologués sur des variétés de tournesol tolérantes. L’utilisation de ces herbicides à action unique doit faire l’objet d’une bonne gestion pour éviter l’apparition de populations résistantes par pression de sélection.
Les jachères et les jachères fleuries doivent également être surveillées
• En zone non-agricole
- La meilleure méthode reste l’arrachage de la plante entière (racines comprises). Le port de gants de jardinage est nécessaire.
- En cas de fortes infestations d’autres solutions sont envisageables, et variables en fonction des situations. Contacter FREDON Bretagne pour toute information complémentaire.
Le compostage n’est possible que jusqu’à la floraison. A partir de la mi-juillet, les plantes arrachées doivent être transférées dans des sacs hermétiques, puis portées en déchetterie pour incinération.
De manière préventive, évitez de transporter de la terre en dehors des zones contaminées, préservez les couverts végétaux existants (l’ambroisie redoute la concurrence végétale) ou utilisez des membranes textiles et des paillis.
Ayez le reflexe de signaler !
- Tout citoyen qui constate la présence d’ambroisie se doit d’intervenir en vertu du principe de bon sens.
- La responsabilité du propriétaire ou du gestionnaire du terrain peut être engagée.
- Si vous pensez en avoir, signalez-la et contactez la FREDON Bretagne.
Précautions à prendre
Pour toutes les interventions en période de floraison (à éviter), il faut s’assurer
que les intervenants ne soient pas allergiques. Le port d’un masque à pores
adaptés est alors nécessaire.
La réglementation - Nouveauté réglementaire : Lutte obligatoire
Dans le cadre de la loi de modernisation de notre système de santé, le décret n°2017-645 du 26 avril 2017, relatif à la lutte contre l’ambroisie, précise :
- Afin de prévenir l’apparition ou de lutter contre la prolifération des espèces qui sont de nature à porter atteinte à la santé humaine, tout propriétaire, locataire, exploitant, gestionnaire de terrains bâtis et non bâtis, ayant droit ou occupant, doit mettre en œuvre les mesures de destruction.
- Afin de prévenir l’apparition ou de lutter contre la prolifération des espèces qui sont de nature à porter atteinte à la santé humaine, tout maître d’ouvrage, maître d’œuvre, entrepreneur de travaux publics et privés se conforment pour la conception des ouvrages, la conduite et la finition des chantiers, aux prescriptions de destruction.
Conduite à tenir
Ne laissez pas cette plante s’installer près de chez vous !
Déclarez chaque observation !
Alerte Espèces est un outil de signalement des espèces à enjeux pour la santé humaine mis en place par FREDON Bretagne avec le soutien de l’ARS.
Consultez les foyers recensés en Bretagne et/ou signalez les facilement grâce à votre smartphone.
https://alertespeces.fredon-bretagne.com/
Un signalement n’est pas anodin et permet de déclencher une lutte et une gestion de foyer.
1 signalement en 4 étapes :
J’identifie l’espèce
La surveillance de l'ambroisie à feuille d'armoise
La répartition de l’ambroisie se localise principalement dans le Morbihan, mais la plante est bien répartie sur l’ensemble du territoire. Cela est notamment dû au fait qu’un grand nombre de foyers se situent au niveau des mangeoires à oiseaux. A la vue de la carte nationale, il est à craindre de voir arriver l’ambroisie par la Loire Atlantique.
Au niveau du nombre de foyers connus, nous sommes passés de 35 à 51 de 2017 à 2020. Cependant un certain nombre de foyers ne se réexpriment jamais (plante signalée une seule fois).
Ainsi le nombre de foyers actifs reste à peu près constant autour d’une dizaine de foyers. L’ensemble des 51 foyers fait l’objet d’un suivi et d’un arrachage systématique avant la pollinisation.
A noter qu’il n’y a aucun foyers connus en Bretagne d’Ambrosia trifida (Ambroisie trifide) et Ambrosia psilostachya (Ambroisie à épis grêles
Observatoire des ambroisies
Afin de renforcer la coordination des actions de prévention et de lutte contre les ambroisies, un Observatoire des ambroisies a été mis en place depuis juin 2011 par le Ministère des Solidarité et de la Santé, en partenariat avec les ministères de l’Agriculture et de l’Alimentation et de la Transition écologique et de l’Intérieur.
De 2011 à 2017, c’est l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) qui a piloté cet Observatoire.
Depuis 2017, le pilotage et l’animation de l’Observatoire sont assurés par FREDON France.